dimanche 6 décembre 2015

Un accord pour permettre aux paysans de nourrir l’Afrique de l’Ouest



« En 2009 J’ai perdu 5 hectares de riz à cause des changements climatiques » se souvient amèrement Mahamadou Fayinké. L’agriculteur Gambien explique que cette année-là, il avait emblavé ses rizières en espérant obtenir un bon rendement. Mais au final la pluie s’est arrêtée subitement faisant faux bond aux agriculteurs de ce pays de l’Afrique de l’Ouest qui partage une frontière avec le Sénégal.  Pour sauver sa production, monsieur Fayinké va investir dans un puits pour arroser son champ, mais c’était hélas trop tard, les plants de riz ne pouvaient pas être sauvés. 


Cette situation a causé d’énormes pertes à cet agriculteur qui exploitait depuis des années ce champ familial avec sa femme, ses enfants et certains de ses frères. Il ajoute que c’est difficilement qu’il a pu rembourser le prêt contracté à la banque de micro finance.
Cette situation qui n’était pas arrivée en Gambie depuis plusieurs années selon toujours son témoignage. Elle a donc permis à ce père de famille qui ne vit que d’agriculture d’ouvrir les yeux et de s’intéresser davantage aux changements climatiques et à leurs effets sur l’agriculture basée dans nos pays sur la pluviométrie
La COP21, l’Occasion rêvée pour prêcher la bonne parole. Mahamadou Fayinké a tenu à parcourir les 5400 Km qui séparent son pays situé en Afrique de l’ouest à la capitale française. Depuis le début de la conférence on retrouve tous les jours cet agriculteur engagé au sommet citoyen pour le climat devant la Mairie de Montreuil. C’est entre deux discussions avec des visiteurs de stand que celui qui est par ailleurs  président du réseau des organisations  paysannes de la Gambie nous accorde un entretien. Fayinké très sollicité dit être venu  à Paris porter la voix des 17 fédérations qui regroupent des agriculteurs, éleveurs  et pêcheurs de son pays.

Il dit être venu lancer un message aux états pollueurs à travers leurs citoyens. Pour lui, il n y a pas mille solutions « il faut réduire considérablement la pollution qui provoque le réchauffement climatique ». Cet agriculteur gambien estime que  nos pays doivent aussi se tourner vers d’autres alternatives comme l’agriculture biologique parce que nous explique-t-il « actuellement nous expérimentons des produits phytosanitaires que nous avons conçu nous même et qui ne polluent pas. L’Afrique peut nourrir le monde et nous sommes prêts » conclut Mahamadou Fayinké plein d’espoir quant à la signature d’un accord contraignant au soir du 11 décembre.  

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