L’infatigable
militant écologiste nigérien présent à la COP21, échange avec Flamme d’Afrique
sur les attentes des pays africains notamment le Niger à cette rencontre
international de sauvegarde du climat. Sceptique, il pense que les africains
doivent eux même préserver leurs ressources.
1°) Les énergies vertes, ne
sont-elles pas un luxe pour nos compatriotes surtout quand on sait les
difficultés financières auxquelles ils sont confrontés?
Dans le cadre du changement
climatique, avoir des panneaux solaires dans un pays comme le Niger qui est en
proie au changement climatique nous ne pensons pas que ça soit un luxe. Pour le
monde entier avoir des énergies qui sont renouvelables et surtout propres est
très importante parce que il faut le dire, nous sommes aujourd’hui dans une
situation de résilience face aux émissions de gaz à effet de serre. Tous les projets
qui doivent êtres initiés par tous les pays doivent être des projets qui sont
sobres en carbone, c'est-à-dire des projets qui rentrent dans le cadre de la
réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit pas d’avoir
n’importe quel type d’énergie, il s’agit d’avoir des énergies qui sont propres,
qui ne polluent pas. Le peuple nigérien doit avoir le minimum pour qu’ils
puisse être en possession de ces énergies solaires ou éoliennes ; le pays
a toutes les potentialités énergétiques mais seulement qui sont mal exploitées par
défaut de politique énergétique. Pour cela, il faut détaxer les panneaux
solaires, il faut détaxer les photovoltaïques.
2°) la France entend débloquer
de plus de deux milliards d’Euros d’ici 2020 pour aider au financement du
développement des énergies renouvelables, avec tout ce qui se passe au niveau
de nos pays avec la pollution de l’environnement par ces multinationales, ne
pensez vous pas que cette aide substantielle c’est pour compenser les dommages
causés par ce pays pollueur ?
En tant qu’acteur de la société
civile nous pensons que ça ne doit pas rentrer dans ce cadre là, si c’est cela,
il va falloir quantifier les tonnes de carbones qui sont éjectés par AREVA, quantifier
le dommage causé par Areva sur la biodiversité
sur la personne humaine même. Il faut les évaluer, pour que ces sociétés payent la facture des dommages qu’elles ont
causé aux peuples africains car pour beaucoup de gens la nappe phréatique au
niveau d’Arlit est contaminée par des réactifs qu’ils utilisent. Et, il ne faut
pas que ces fonds soit une dette, nous n’avons aucune raison de nous endetter,
ce sont eux qui ont pollué, qui ont pillé, ils doivent payer la facture et nous
allons maintenons le cap, nous allons maintenir la pression pour que ça soit
ainsi.
3°) En tant qu’acteur et observateur, ne pensez
vous pas que ces pays émergents essaient au cours de ces négociations d’imposer
leurs points de vue ?
Nous, africains nous devons
savoir ce que nous voulons et ce qui nous attendons de Paris 2015. Ces pays
développés ne peuvent pas nous influencer ; les négociations c’est une
question de positionnement, c’est une question d’arbitraire ; il est
important que nous puissions nous défendre, être à la hauteur de ces
négociations là, de savoir ce qui nous attend, il ne s’agit pas tout simplement de se mettre en costume
cravate et de venir s’asseoir remplir
une chaise, alors qu’on a des idées qui sont des idées limitées, en une minute on t’écrase. Si on
prend l’exemple de la chine, c’est un pays qui peut amener milles experts sur
toutes les questions, or si on prend en Afrique un pays africain sa délégation
ne dépasse guère cinquante, et sur les cinquante(50) il n’ya pas plus de deux(2)
qui sont en salle qui réfléchissent, qui font le décryptage réel de ce qui est
en train de se faire comme contexte. Ils se focalisent assez souvent sur les
documents qui sont sortis par la société civile pour prendre des positions. L’Afrique
doit savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle défend et il est important que nos
techniciens soient clairs avec nos politiciens. Il est tout aussi important que
nos politiciens puissent prendre leur courage et taper sur la table pour dire ‘’non’’ nous ne sommes pas d’accord. Sur
beaucoup de question, l’Afrique ne dit rien, elle ne parle pas alors que nous
sommes le continent le plus touché par les effets du changement climatique. Mais
quand les gens attendent que François Hollande ou Laurent Fabius parlent à
leurs noms, négocient à leurs noms, c’est regrettable, les Présidents africains
sont venus ils ont fait des beaux discours mais après leurs départs, les
techniciens, les ministres qui sont là politiquement n’assument pas leurs
rôles, ils assument un rôle des enfants de la France, ils ont des intérêts
qu’ils veulent défendre au détriment des
intérêts du peuple africain.
4)°Les pays développés en
finançant ces genres de rencontre, ne cherchent-ils pas à imposer leurs
voix ?
Nous sommes là sur financement
des partenaires, mais ils ne nous imposent pas des idées. Je dis ce que je
pense, je dis ce que je crois en face du partenaire, évidemment nous savons qu’ils
trouvent tous ces financements à partir
de ces multinationales là, mais nous, nous nous en foutons pas mal. L’essentiel
pour nous c’est de venir, de défendre notre position, notre pensée, défendre
les intérêts des populations que nous représentons ici. S’ils pensent que c’est
un moyen pour contourner, pour déjouer certaines choses leur stratégie
sera vouée à l’échec. Nous n’avons aucun
contrat avec ces sociétés là
5°) Quelle est selon vous la
contribution du Niger à ce sommet mondial sur le climat et qu’attendez vous de
cette conférence en tant qu’acteur de la société civile ?
La contribution du Niger n’était pas obligatoire, parce que
si vous prenez les Contributions Prévues Déterminées au niveau National(CPDN),
le Niger l’a élaboré et l’a soumis à la convention, et la convention a tenu
compte et il y’a des grands pays qui n’ont pas aujourd’hui ces CPDN et c’est regrettable. La pollution du Niger fait
0,6 % même pas 1%, nous n’avons pas des sociétés, ni des multinationales qui
polluent. Le Niger a fait des efforts que nous saluons dans l’espoir que ça va
générer des ressources en élaborant ces Contributions Prévues Déterminées au
niveau National
COP21
« Les africains doivent eux même préserver leurs ressources »
Interview
avec le Coordonnateur National du Réseau de la Jeunesse Nigérienne sur les
changements climatiques Issa Garba Tahirou
L’infatigable
militant écologiste nigérien présent à la COP21, échange avec Flamme d’Afrique
sur les attentes des pays africains notamment le Niger à cette rencontre
international de sauvegarde du climat. Sceptique, il pense que les africains
doivent eux même préserver leurs ressources.
1°) Les énergies vertes, ne
sont-elles pas un luxe pour nos compatriotes surtout quand on sait les
difficultés financières auxquelles ils sont confrontés?
Dans le cadre du changement
climatique, avoir des panneaux solaires dans un pays comme le Niger qui est en
proie au changement climatique nous ne pensons pas que ça soit un luxe. Pour le
monde entier avoir des énergies qui sont renouvelables et surtout propres est
très importante parce que il faut le dire, nous sommes aujourd’hui dans une
situation de résilience face aux émissions de gaz à effet de serre. Tous les projets
qui doivent êtres initiés par tous les pays doivent être des projets qui sont
sobres en carbone, c'est-à-dire des projets qui rentrent dans le cadre de la
réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit pas d’avoir
n’importe quel type d’énergie, il s’agit d’avoir des énergies qui sont propres,
qui ne polluent pas. Le peuple nigérien doit avoir le minimum pour qu’ils
puisse être en possession de ces énergies solaires ou éoliennes ; le pays
a toutes les potentialités énergétiques mais seulement qui sont mal exploitées par
défaut de politique énergétique. Pour cela, il faut détaxer les panneaux
solaires, il faut détaxer les photovoltaïques.
2°) la France entend débloquer
de plus de deux milliards d’Euros d’ici 2020 pour aider au financement du
développement des énergies renouvelables, avec tout ce qui se passe au niveau
de nos pays avec la pollution de l’environnement par ces multinationales, ne
pensez vous pas que cette aide substantielle c’est pour compenser les dommages
causés par ce pays pollueur ?
En tant qu’acteur de la société
civile nous pensons que ça ne doit pas rentrer dans ce cadre là, si c’est cela,
il va falloir quantifier les tonnes de carbones qui sont éjectés par AREVA, quantifier
le dommage causé par Areva sur la biodiversité
sur la personne humaine même. Il faut les évaluer, pour que ces sociétés payent la facture des dommages qu’elles ont
causé aux peuples africains car pour beaucoup de gens la nappe phréatique au
niveau d’Arlit est contaminée par des réactifs qu’ils utilisent. Et, il ne faut
pas que ces fonds soit une dette, nous n’avons aucune raison de nous endetter,
ce sont eux qui ont pollué, qui ont pillé, ils doivent payer la facture et nous
allons maintenons le cap, nous allons maintenir la pression pour que ça soit
ainsi.
3°) En tant qu’acteur et observateur, ne pensez
vous pas que ces pays émergents essaient au cours de ces négociations d’imposer
leurs points de vue ?
Nous, africains nous devons
savoir ce que nous voulons et ce qui nous attendons de Paris 2015. Ces pays
développés ne peuvent pas nous influencer ; les négociations c’est une
question de positionnement, c’est une question d’arbitraire ; il est
important que nous puissions nous défendre, être à la hauteur de ces
négociations là, de savoir ce qui nous attend, il ne s’agit pas tout simplement de se mettre en costume
cravate et de venir s’asseoir remplir
une chaise, alors qu’on a des idées qui sont des idées limitées, en une minute on t’écrase. Si on
prend l’exemple de la chine, c’est un pays qui peut amener milles experts sur
toutes les questions, or si on prend en Afrique un pays africain sa délégation
ne dépasse guère cinquante, et sur les cinquante(50) il n’y a pas plus de deux(2)
qui sont en salle qui réfléchissent, qui font le décryptage réel de ce qui est
en train de se faire comme contexte. Ils se focalisent assez souvent sur les
documents qui sont sortis par la société civile pour prendre des positions. L’Afrique
doit savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle défend et il est important que nos
techniciens soient clairs avec nos politiciens. Il est tout aussi important que
nos politiciens puissent prendre leur courage et taper sur la table pour dire ‘’non’’ nous ne sommes pas d’accord. Sur
beaucoup de question, l’Afrique ne dit rien, elle ne parle pas alors que nous
sommes le continent le plus touché par les effets du changement climatique. Mais
quand les gens attendent que François Hollande ou Laurent Fabius parlent à
leurs noms, négocient à leurs noms, c’est regrettable, les Présidents africains
sont venus ils ont fait des beaux discours mais après leurs départs, les
techniciens, les ministres qui sont là politiquement n’assument pas leurs
rôles, ils assument un rôle des enfants de la France, ils ont des intérêts
qu’ils veulent défendre au détriment des
intérêts du peuple africain.
4)°Les pays développés en
finançant ces genres de rencontre, ne cherchent-ils pas à imposer leurs
voix ?
Nous sommes là sur financement
des partenaires, mais ils ne nous imposent pas des idées. Je dis ce que je
pense, je dis ce que je crois en face du partenaire, évidemment nous savons qu’ils
trouvent tous ces financements à partir
de ces multinationales là, mais nous, nous nous en foutons pas mal. L’essentiel
pour nous c’est de venir, de défendre notre position, notre pensée, défendre
les intérêts des populations que nous représentons ici. S’ils pensent que c’est
un moyen pour contourner, pour déjouer certaines choses leur stratégie
sera vouée à l’échec. Nous n’avons aucun
contrat avec ces sociétés là
5°) Quelle est selon vous la
contribution du Niger à ce sommet mondial sur le climat et qu’attendez vous de
cette conférence en tant qu’acteur de la société civile ?
La contribution du Niger n’était pas obligatoire, parce que
si vous prenez les Contributions Prévues Déterminées au niveau National(CPDN),
le Niger l’a élaboré et l’a soumis à la convention, et la convention a tenu
compte et il y’a des grands pays qui n’ont pas aujourd’hui ces CPDN et c’est regrettable. La pollution du Niger fait
0,6 % même pas 1%, nous n’avons pas des sociétés, ni des multinationales qui
polluent. Le Niger a fait des efforts que nous saluons dans l’espoir que ça va
générer des ressources en élaborant ces Contributions Prévues Déterminées au
niveau National
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