Qui doit payer pour les gaz à effet de serre ? |
La
guerre d’usure se poursuit sur le site du Bourget. Chaque Etat parti affiche sa
bonne volonté pour un accord en vue de sauver la planète mais en réalité chacun
continue de veiller sur ses propres intérêts.
Dans
le secret des salles de négociation hermétiquement fermées aux hommes de
médias, les négociateurs continuent de réfléchir à la solution finale ! « Les échanges sont tendues »
avancent un représentant africain avec un sourire plutôt gêné. Sa mine à la
limite obséquieuse voile à peine l’esprit des négociations qui se jouent entre "les
grands" du monde.
Chacun campe sur sa position et tente par tous les
moyens de vider le texte initial de toute sa substance. Il est de plus en plus
difficile de trancher sur toutes les options car chacune d’entre elle dérange
un poids lourd. Sur l’objectif des -1,5 degré et le processus à long terme de
la décarbonisation de l’économie mondiale afin d'arriver à 100% d’énergie
renouvelable en 2050, l’Arabie Saoudite et les plus gros producteurs du groupe
OPEP continuent de torpiller les débats. Une trajectoire opposée aux énergies
fossiles n’arrangerait en rien les intérêts des producteurs de pétrole qui
verraient leurs revenus baisser.
L’autre dossier qui fâche est le financement
notamment le chapitre relatif à la différenciation. Les Etats Unis et le bloc
Union Européenne ne veulent pas être les seuls à payer. Selon eux, il faut bien
élargir la base des pays donateurs ce qui signifie que les économies émergentes
doivent aussi mettre la main à la poche pour l’effort collectif notamment pour
le post-2020. NON rétorque la Chine, l’Inde et le Brésil. Ces trois pays et
plus largement ceux du BRICS refusent de payer car au fond les USA et l’UE
portent la responsabilité historique de la pollution de la planète. C’est un
faux procès de s’attarder sur les émissions récentes en oubliant les émissions
historiques de gaz à effet de serre qui ont conduit la planète au bord du
gouffre.
Les pays africains estiment que les Nations émergentes font déjà un
effort dans le cadre de la coopération sud-sud mais ils attendent que ce
partenariat soit acté dans le texte final. Dans ce concert de prise de position
radicale, l’Afrique est étrangement silencieuse ! Dans les différentes
salles consacrées aux plénières on compte à peine une dizaine d’africains dans
le flot de négociateurs. On se demande bien si les ministres africains de l’environnement
sont encore à Paris ? Leur silence risque de favoriser un accord qui ne prend
pas en compte les problèmes des communautés à la base.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire