jeudi 10 décembre 2015

COP21 : voici les pays qui torpillent les négociations



Qui doit payer pour les gaz à effet de serre ?


La guerre d’usure se poursuit sur le site du Bourget. Chaque Etat parti affiche sa bonne volonté pour un accord en vue de sauver la planète mais en réalité chacun continue de veiller sur ses propres intérêts.
Dans le secret des salles de négociation hermétiquement fermées aux hommes de médias, les négociateurs continuent de réfléchir à la solution finale ! « Les échanges sont tendues » avancent un représentant africain avec un sourire plutôt gêné. Sa mine à la limite obséquieuse voile à peine l’esprit des négociations qui se jouent entre "les grands" du monde.
Chacun campe sur sa position et tente par tous les moyens de vider le texte initial de toute sa substance. Il est de plus en plus difficile de trancher sur toutes les options car chacune d’entre elle dérange un poids lourd. Sur l’objectif des -1,5 degré et le processus à long terme de la décarbonisation de l’économie mondiale afin d'arriver à 100% d’énergie renouvelable en 2050, l’Arabie Saoudite et les plus gros producteurs du groupe OPEP continuent de torpiller les débats. Une trajectoire opposée aux énergies fossiles n’arrangerait en rien les intérêts des producteurs de pétrole qui verraient leurs revenus baisser.
L’autre dossier qui fâche est le financement notamment le chapitre relatif à la différenciation. Les Etats Unis et le bloc Union Européenne ne veulent pas être les seuls à payer. Selon eux, il faut bien élargir la base des pays donateurs ce qui signifie que les économies émergentes doivent aussi mettre la main à la poche pour l’effort collectif notamment pour le post-2020. NON rétorque la Chine, l’Inde et le Brésil. Ces trois pays et plus largement ceux du BRICS refusent de payer car au fond les USA et l’UE portent la responsabilité historique de la pollution de la planète. C’est un faux procès de s’attarder sur les émissions récentes en oubliant les émissions historiques de gaz à effet de serre qui ont conduit la planète au bord du gouffre.
Les pays africains estiment que les Nations émergentes font déjà un effort dans le cadre de la coopération sud-sud mais ils attendent que ce partenariat soit acté dans le texte final. Dans ce concert de prise de position radicale, l’Afrique est étrangement silencieuse ! Dans les différentes salles consacrées aux plénières on compte à peine une dizaine d’africains dans le flot de négociateurs. On se demande bien si les ministres africains de l’environnement sont encore à Paris ? Leur silence risque de favoriser un accord qui ne prend pas en compte les problèmes des communautés à la base.

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