Le monde
entier a les yeux rivés depuis plusieurs jours sur Le Bourget, en France, où se
déroulent des négociations capitales pour l’avenir de la planète. Hormis quelques
événements parallèles initiés par les organisations de la société civile, la
capitale française vit plutôt à l’heure des fêtes de fin d’année. Au marché de noël
ouvert sur l’avenue des Champs-Elysées, c’est l’appel à la consommation à plein
temps.
Loin, bien loin des enjeux du Bourget,
à savoir stabiliser le réchauffement climatique
sous 2°C, enclencher un développement sobre en énergie et résilient aux impacts
du changement climatique pour tous, organiser le
soutien à l’adaptation des pays du Sud contre les impacts liés aux changements
climatiques. Du Rond-Point des
Champs-Élysées à la Place de la Concorde, le marché brille de mille feux et le
visiteur croule sous le volume de
produits proposés. Une incitation à la consommation
qui contraste avec les inquiétudes liées à la survie de centaines de millions
d’Africains confrontés à l’intensification dans leurs pays des impacts des
changements climatiques. Un phénomène faut-il le rappeler, dont sont
historiquement responsables les pays du Nord avec 70 % des émissions de gaz à
effet de serre accumulées dans l’atmosphère. Au Bénin, au Niger comme partout
ailleurs en Afrique, les dégâts sont identiques : dégradation des terres,
destruction des récoltes, salinisation des sols, réduction des surfaces
fertiles et des zones de pâturage, fréquence et intensité accrues des inondations
et des sécheresses. Un désastre commun et inquiétant qui menace la sécurité
alimentaire de tout un continent mais dont semblent pourtant si loin, les
Parisiens. Alors que 800 millions de personnes sont touchées par la faim dans
le monde et que la souveraineté alimentaire de milliards d’autres est plus que
jamais menacée, les parisiens sont torturés par le choix à faire entre bretzels
d’Alsace, santons de Provence et une panoplie de gadgets.
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