Il y a un an,
quand les rideaux étaient tombés la Cop 20 au Pérou, les yeux du monde se sont
tout de suite rivés à cet horizon immédiat sur la ligne duquel la COP 21 Paris
2015. Faute d’avoir réussi à
matérialiser, en terre péruvienne leur marathon de négociations à travers un
accord, les parties n’ont trouvé à s’entendre que sur qui sera consacré dans la
littérature sous le vocable de « l’Appel de Lima ». Loin de baisser
la garde et se résigner, ils ont essayé, de faire évoluer autrement les choses
dans le domaine des négociations internationales sur le climat mondial.
En
ayant en ligne de mire Paris, comme étape où, (pour une dernière fois ou
jamais), on devrait aboutir à un accord global et contraignant portant, tout à
la fois, sur la mise en œuvre de mesures d'atténuation et d'adaptation, le
financement, la technologie, la réduction des émissions dues au déboisement et
à la dégradation des forêts dans les pays en développement (Redd). Mais aussi
sur des mesures de renforcement des capacités, des engagements de réduction
d’émissions ambitieux et, comme proposé depuis Copenhague en 2009, un
"financement de démarrage" d'environ 10 milliards de dollars par an,
et une vision commune de l'action concertée à long terme.
Même si de l’avis de nombreux experts, elle
ne se soldera pas par un Accord global et contraignant qui puisse faire
l’unanimité sur l’ensemble de ces engagements, la COP 21 de PARIS 2015 va
constituer un tournant historique dans un contexte géopolitique international
marqué par la mondialisation et la globalisation des échanges.
D’abord parce cette 21éme Conférence des états parties va
clôturer un processus multilatéral bientôt quadragénaire articulé des principes généraux de la Commission
Brundtland et à engager de fait la Communauté internationale sur une autre
voie. Celle des perspectives nouvelles
sur le devenir de l’humanité ouvertes avec la tenue d’un nouveau Sommet sur le
développement durable, vingt ans après Rio qui à défaut d’un bilan exhaustif
qui aurait permis à de faire le point sur ce qu'il est advenu de l'Agenda 21
adopté à Rio de Janeiro en 1992 a
néanmoins débouché sur l’adoption, en septembre dernier à New York des
Objectifs de développement durable post-2015
Pour cette raison et
pour une autre liée aux choix des champs prioritaires et principaux domaines sur lesquels risquent
de se cristalliser les discussions, les
négociations au cours de la COP 21 vont
s’avérer particulièrement âpres et difficiles.
Comme tenu des
enjeux et des intérêts en jeu, il sera difficile de croire que l’on peut
aisément dans le domaine du climat parvenir sans peine à élaborer des objectifs
à vocation universelle s’adressant au Nord comme au Sud faisant suite aux
OMD, avec la définition de cibles et d’indicateurs adaptés
en fonction des conditions de chaque pays. A moins que pour la COP 21 on ne
reconduise quasiment à l’identique la même trame que celle dessinée avec les
cinq champs prioritaires et
principaux domaines utilisés lors
des négociations sur les ODD et le processus des agenda post-Rio+ 20
qu’ont été : la question de la gouvernance du développement durable
qui inclue les questions de paix, de démocratie et des droits de l’homme ainsi
que les politiques publiques et l’égalité hommes-femmes ; celle, ensuite,
de l’éducation, jeunesse et emploi des jeunes ; celle de la culture et
développement durable. Et celles enfin des les modes de production et de
consommation durables ; et de la transition énergétique et l’énergie
durable pour tous.
De plus, comme pour la question des moyens de mise en œuvre
de l’Agenda post-2015, pour ce qui concernait les OMD et en particulier la
place de la coopération Nord-Sud dans ce processus, les négociateurs à la COP
21 devront tenir compte dans leur tableau de bord du contexte économique
difficile marqué par le nouveau rôle de la coopération Sud-Sud avec les pays
émergents, la part des flux financiers privés dans les investissements climat
et la mobilisation des ressources domestiques. Ce qui
malheureusement loin d’être le cas... Si
tant est que l’on peut considérer comme autant
d’indices d’une forte réticence des grands industrialisés à s’inscrire dans
cette dynamique vertueuse ces différents épisodes que furent : l’indécision
suspecte ayant caractérisé, avant la
15eme conférence mondiale sur le Climat (la Cop 15 de Copenhague au Danemark)
en décembre 2009, l’ambiance devenue
délétère de ses intersessions (Bonn,
Bangkok, Barcelone). Avec chaque fois,
la même atmosphère qui a imprimé un rythme cachotier aux réunions spécifiques
successives (G20, groupes de contact régionaux, sectorielles) présageant de
l’accord « politique » très en-deçà des légitimes attentes qu’on
était en d’espérer de Copenhague….Autant
de choses, en somme, qui portent à croire que le succès de la COP 21 PARIS 2015
résidera dans une mobilisation de tous les acteurs à tous les niveaux et une
volonté politique forte au plus haut niveau de la gouvernance internationale du
climat et du développement durable.
Dans ce contexte
là, communiquer autour d'expériences probantes (projets ou programmes) qui ont
fait la preuve de leur efficacité, c'est non seulement créer les conditions
d'une appropriation collective plus ample de la problématique
"Climat", en donnant à mieux
comprendre sur la singulière vulnérabilité de notre continent face aux
dérèglements et aux dégradations qui lui sont subséquentes du climat
planétaire. Mais c'est aussi et surtout, une manière de participer au
renforcement des capacités. Ceci, à un double plan. D'abord du développement
des ressources humaines de qualité dont nos pays ont besoin pour faire face et
de s'adapter à des situations d'urgence similaires. Et de la nécessité, ensuite de travailler, à
l'instauration « de véritables transferts de technologies relatifs tant
aux processus permettant de réduire les
gaz à effet de serre qu'aux technologies permettant de s'y adapter ».
L’engagement de l’institut PANOS à travers ses différents outils de
communication et notamment de « Flamme d’Afrique » pour servir cette
cause et appuyer surtout la société civile internationale au service des
communautés défavorisées prouve à suffisance ce que doit être ce que doit être
le rôle d’une presse responsable. Celle là même qui, dans nos pays du Sud doit
investir en priorité les problématiques information, éducation formation et
culture. Et qui, pour cette raison, est d’autant plus interpellée par le débat
en cours sur le devenir du climat mondial et le processus post Rio+20 que cette
étape inaugure une nouvelle ère d’espoir
mais aussi et surtout une triple interpellation à laquelle les pays comme le
nôtre devraient répondre. C’est celle du type d’agenda à promouvoir dans un contexte
de mondialisation à réinventer pour mieux répondre aux aspirations des
populations défavorisées du Tiers monde et d’Afrique en particulier ;
celle d’un changement global dans nos modes de consommation et de production,
dans nos modes de vie, en tenant compte
des limites écologiques de notre planète. Et cela, au moyen du dialogue
politique mené au sein de ses instances de décision dans le domaine de la mise
en œuvre des politiques de développement durable où la presse a obligation
d’être présente pour participer à faire évoluer positivement les choses dans le
sens souhaité par les peuples.
Par Moustapha SENE
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