mercredi 25 novembre 2015

EDITORIAL: S’informer pour mieux s'adapter….

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 Il y a un an, quand les rideaux étaient tombés la Cop 20 au Pérou, les yeux du monde se sont tout de suite rivés à cet horizon immédiat sur la ligne duquel la COP 21 Paris 2015.   Faute d’avoir réussi à matérialiser, en terre péruvienne leur marathon de négociations à travers un accord, les parties n’ont trouvé à s’entendre que sur qui sera consacré dans la littérature sous le vocable de « l’Appel de Lima ». Loin de baisser la garde et se résigner, ils ont essayé, de faire évoluer autrement les choses dans le domaine des négociations internationales sur le climat mondial.


En ayant en ligne de mire Paris, comme étape où, (pour une dernière fois ou jamais), on devrait aboutir à un accord global et contraignant portant, tout à la fois, sur la mise en œuvre de mesures d'atténuation et d'adaptation, le financement, la technologie, la réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (Redd). Mais aussi sur des mesures de renforcement des capacités, des engagements de réduction d’émissions ambitieux et, comme proposé depuis Copenhague en 2009, un "financement de démarrage" d'environ 10 milliards de dollars par an, et une vision commune de l'action concertée à long terme.
  Même si de l’avis de nombreux experts, elle ne se soldera pas par un Accord global et contraignant qui puisse faire l’unanimité sur l’ensemble de ces engagements, la COP 21 de PARIS 2015 va constituer un tournant historique dans un contexte géopolitique international marqué par la mondialisation et la globalisation des échanges.
D’abord parce  cette 21éme Conférence des états parties va clôturer un processus multilatéral bientôt quadragénaire articulé  des principes généraux de la Commission Brundtland et à engager de fait la Communauté internationale sur une autre voie.  Celle des perspectives nouvelles sur le devenir de l’humanité ouvertes avec la tenue d’un nouveau Sommet sur le développement durable, vingt ans après Rio qui à défaut d’un bilan exhaustif qui aurait permis à de faire le point sur ce qu'il est advenu de l'Agenda 21 adopté à Rio de Janeiro en 1992  a néanmoins débouché sur l’adoption, en septembre dernier à New York des Objectifs de développement durable post-2015
 Pour cette raison et pour une autre liée aux choix des champs prioritaires  et principaux domaines sur lesquels risquent de se cristalliser les discussions, les négociations au cours de la COP 21   vont s’avérer particulièrement âpres et difficiles.
Comme tenu des enjeux et des intérêts en jeu, il sera difficile de croire que l’on peut aisément dans le domaine du climat parvenir sans peine à élaborer des objectifs à vocation universelle s’adressant au Nord comme au Sud faisant suite aux OMD,  avec la  définition de cibles et d’indicateurs adaptés en fonction des conditions de chaque pays. A moins que pour la COP 21 on ne reconduise quasiment à l’identique la même trame que celle dessinée avec les cinq champs prioritaires  et principaux domaines utilisés lors des négociations sur les ODD et le processus des agenda post-Rio+ 20 qu’ont été : la question de la gouvernance du développement durable  qui inclue les questions de paix, de démocratie et des droits de l’homme ainsi que les politiques publiques et l’égalité hommes-femmes ; celle, ensuite, de l’éducation, jeunesse et emploi des jeunes ; celle de la culture et développement durable. Et celles enfin des les modes de production et de consommation durables ; et de la transition énergétique et l’énergie durable pour tous.
De plus, comme pour la question des moyens de mise en œuvre de l’Agenda post-2015, pour ce qui concernait les OMD et en particulier la place de la coopération Nord-Sud dans ce processus, les négociateurs à la COP 21 devront tenir compte dans leur tableau de bord du contexte économique difficile marqué par le nouveau rôle de la coopération Sud-Sud avec les pays émergents, la part des flux financiers privés dans les investissements climat et la mobilisation des ressources domestiques. Ce qui malheureusement  loin d’être le cas... Si tant est que l’on peut considérer  comme autant d’indices d’une forte réticence des grands industrialisés à s’inscrire dans cette dynamique vertueuse ces différents épisodes que furent : l’indécision suspecte  ayant caractérisé, avant la 15eme conférence mondiale sur le Climat (la Cop 15 de Copenhague au Danemark) en décembre 2009, l’ambiance  devenue délétère de ses intersessions  (Bonn, Bangkok, Barcelone).  Avec chaque fois, la même atmosphère qui a imprimé un rythme cachotier aux réunions spécifiques successives (G20, groupes de contact régionaux, sectorielles) présageant de l’accord « politique » très en-deçà des légitimes attentes qu’on était en d’espérer de Copenhague….Autant de choses, en somme, qui portent à croire que le succès de la COP 21 PARIS 2015 résidera dans une mobilisation de tous les acteurs à tous les niveaux et une volonté politique forte au plus haut niveau de la gouvernance internationale du climat et du développement durable.
    Dans ce contexte là, communiquer autour d'expériences probantes (projets ou programmes) qui ont fait la preuve de leur efficacité, c'est non seulement créer les conditions d'une appropriation collective plus ample de la problématique "Climat", en  donnant à mieux comprendre sur la singulière vulnérabilité de notre continent face aux dérèglements et aux dégradations qui lui sont subséquentes du climat planétaire. Mais c'est aussi et surtout, une manière de participer au renforcement des capacités. Ceci, à un double plan. D'abord du développement des ressources humaines de qualité dont nos pays ont besoin pour faire face et de s'adapter à des situations d'urgence similaires.  Et de la nécessité, ensuite de travailler, à l'instauration « de véritables transferts de technologies relatifs tant aux processus  permettant de réduire les gaz à effet de serre qu'aux technologies permettant de s'y adapter ».

  L’engagement de l’institut PANOS à travers ses différents outils de communication et notamment de « Flamme d’Afrique » pour servir cette cause et appuyer surtout la société civile internationale au service des communautés défavorisées prouve à suffisance ce que doit être ce que doit être le rôle d’une presse responsable. Celle là même qui, dans nos pays du Sud doit investir en priorité les problématiques information, éducation formation et culture. Et qui, pour cette raison, est d’autant plus interpellée par le débat en cours sur le devenir du climat mondial et le processus post Rio+20 que cette étape inaugure  une nouvelle ère d’espoir mais aussi et surtout une triple interpellation à laquelle les pays comme le nôtre devraient  répondre. C’est celle du type d’agenda à promouvoir dans un contexte de mondialisation à réinventer pour mieux répondre aux aspirations des populations défavorisées du Tiers monde et d’Afrique en particulier ; celle d’un changement global dans nos modes de consommation et de production, dans nos modes de vie, en  tenant compte des limites écologiques de notre planète. Et cela, au moyen du dialogue politique mené au sein de ses instances de décision dans le domaine de la mise en œuvre des politiques de développement durable où la presse a obligation d’être présente pour participer à faire évoluer positivement les choses dans le sens souhaité par les peuples.

Par Moustapha SENE 

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