La production artisanale du bio-charbon
est de 100 Kg par jour. Elle pourrait atteindre une tonne si le processus se
modernise. On estime pourtant la consommation totale de bois énergie (bois de
feu et charbon de bois) à plus de 15,6 millions tonnes par an dans le pays. Il
faut penser à étendre le projet à l’échelle nationale afin de couvrir les
besoins.
« Imaginez-vous chez le boutiquier, dans les rayons, il y du bio-charbon ? A l’échelle industrielle, c’est l’objectif qu’on vise », déclare Coné Gaoussou.
L’Institut de recherches sur les énergies
nouvelles travaille sur la modernisation du matériel de production (le réacteur
de pyrolyse et la presse à retord). Et aussi sur l’amélioration du pouvoir
calorifique du bio-charbon : il ne brûle pas entièrement et laisse trop de
déchets après la cuisson. Dans cette université où une partie de l’hôpital est
alimentée depuis six mois à l’énergie solaire, l’expertise existe : du
biogaz a été produit entre 2003 et 2006, dans le cadre d’un projet de
renforcement des capacités sur le mécanisme pour un développement propre (MDP).
Mais, il y a un manque de financements pour mener des études plus poussées,
notamment sur les caractéristiques des matières premières. En tout cas, le
potentiel est immense. La Côte d’Ivoire produit annuellement 12 millions de
tonnes de biomasse issues des déchets ménagers, agricoles et forestiers. Outre
le charbon, elle peut les valoriser pour produire d’autres types d’énergie
comme le gaz, le carburant, l’électricité…« Imaginez-vous chez le boutiquier, dans les rayons, il y du bio-charbon ? A l’échelle industrielle, c’est l’objectif qu’on vise », déclare Coné Gaoussou.
Cette association communautaire espère
bénéficier d’un appui dans le cadre de la phase pilote Redd+ qui devrait
démarrer début 2016 afin de vulgariser le nouveau type de charbon et le
fourneau associé. Avant sa mise en œuvre à l’échelle nationale, ce
mécanisme vise à poser les
bases d’une économie verte au niveau local, en conciliant la réduction de la
pression sur les ressources naturelles et le développement rural, la
cacaoculture en tête. Les projets vont du découplage agriculture-déforestation
à la promotion de l’énergie domestique durable, la gestion durable des forêts
et le reboisement. « L’objectif est de mesurer les impacts du projet et
appuyer le processus national Redd+, notamment en termes de mobilisation des
financements nécessaires au changement d’échelle et au déploiement d’une approche
juridictionnelle. Les activités concerneront l’impact climatique,
socio-économique et environnemental ainsi que la recherche-action »,
souligne Edouard Kessé Brou Ané.
Projet
intégré au profit des populations rurales
Les promoteurs du bio-charbon voient grand. Si pour le moment, les déchets sont offerts gratuitement, cela pourrait changer lorsque le projet sera à l’étape industrielle – ce qui pourrait prendre pas moins de cinq années... Le montant de 5 FCfa/Kg de déchets de produits agricoles est déjà avancé ; ça sera une ressource financière additionnelle pour les fournisseurs. L’association dispose de près de 14 hectares de forêt. Et elle ménage sa monture pour avoir une indépendance dans son approvisionnement en matières premières et maximiser ses profits. « C’est un projet intégré. Il faut, au niveau de l’association, avoir une petite unité de transformation, prendre l’initiative de la production de vivriers et produits agricoles qui nous permettent d’avoir les déchets, les racheter et les transformer. Ça nous permettra d’avoir un premier déchet. Si on a n’en pas en quantité suffisante, on va maintenant racheter avec les autres », soutient son secrétaire général.
Les promoteurs du bio-charbon voient grand. Si pour le moment, les déchets sont offerts gratuitement, cela pourrait changer lorsque le projet sera à l’étape industrielle – ce qui pourrait prendre pas moins de cinq années... Le montant de 5 FCfa/Kg de déchets de produits agricoles est déjà avancé ; ça sera une ressource financière additionnelle pour les fournisseurs. L’association dispose de près de 14 hectares de forêt. Et elle ménage sa monture pour avoir une indépendance dans son approvisionnement en matières premières et maximiser ses profits. « C’est un projet intégré. Il faut, au niveau de l’association, avoir une petite unité de transformation, prendre l’initiative de la production de vivriers et produits agricoles qui nous permettent d’avoir les déchets, les racheter et les transformer. Ça nous permettra d’avoir un premier déchet. Si on a n’en pas en quantité suffisante, on va maintenant racheter avec les autres », soutient son secrétaire général.
Depuis le lancement officiel du bio-charbon
le 18 août 2015, certains l’utilisent pour la cuisson. Le Fonds des Nations
unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao) a subventionné 100 foyers
améliorés qui ont été distribués gratuitement aux ménages. La production
devrait s’accélérer dès ce mois de novembre : entre 300 et 400.
« Quand tu achètes un fourneau Mdabo, tu as un Kg de charbon Mboby. Son
utilisation par les ménages nous permet en même temps de faire des
tests », fait remarquer Coné Gaoussou, toujours préoccupé d’améliorer
aussi bien la qualité du bio-charbon que des fourneaux.
Traoré Yacouba, est un ferronnier qui
travaille avec des moyens rudimentaires. Il a été contacté pour construire un
autre réacteur à pyrolyse plus grand et plus efficace. « Celui là est
meilleur que le premier », lance-t-il, fier de son œuvre.
Les coques
de riz et les résidus de café
sont les deux principales matières utilisées pour le bio-charbon. La ville
compte quatre moulins et abrite une coopérative de café-cacao qui a une
production annuelle de 2 000 tonnes. De quoi garantir un approvisionnement
régulier à l’association. Rendre l’environnement propre par la transformation
des déchets naturels en énergie…
A Affery, baptisé ‘’village Redd+’’, les
habitudes ont changé avec l’introduction du bio-charbon. A quand le tour du reste
du pays ? L’Etat ivoirien, qui veut au moins porter à 16% d’ici 2030 la
part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, avec 26% de charbon
dans la consommation d’énergie, doit s’impliquer fortement dans la
vulgarisation de ce projet.
Anderson
Diédri
mexi de me mettre en contact avec l association pour affaire 58982071
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