jeudi 19 novembre 2015

Nouakchott menacée par les eaux de l'océan: Devant nous, le déluge

La menace que représente une éventuelle invasion par la mer de toute la zone proche du littoral demeure plus présente que jamais. En effet, le cordon littoral au niveau de Nouakchott, la capitale mauritanienne est construit en grande partie dans des dépressions. Seule la partie de la ville dite capitale est située au-dessus du niveau de la mer. Ce qui, a d'ailleurs, présidé au choix de son emplacement. D4AUTRE part, le milieu naturel à la hauteur de Nouakchott commence à être fortement modifié par les aménagements et la fréquentation humaine, selon les spécialistes. 


Cette fréquentation importante (piétinements, véhicules...) tend à favoriser le remaniement des dunes côtières. Pour preuve, au niveau de la frange littorale comprise entre l'hôtel El Ahmedy et la plage des pêcheurs, la détérioration du cordon dunaire est telle que le promeneur marchant dans la dépression en arrière de la dune peut facilement apercevoir la mer par certains endroits.
Dans tous les cas, les risques pour l'agglomération nouakchottoise de se retrouver, un jour, les pieds ans l'eau sont bien réels.
Les impacts sur l’habitat, l’urbanisme et l’aménagement du territoire concernent les risques d’intrusion d’eaux marines et d’inondation des infrastructures et villes côtières, notamment Nouakchott et Nouadhibou, respectivement capitales politique et économique. En effet, les zones côtières en Mauritanie abritent à la fois plus de 30% de la population du pays, la plupart des industries, l’essentiel des activités d’import-export, d’importantes infrastructures portuaires et aéroportuaires, les activités d’extraction des hydrocarbures, la quasi-totalité des activités de pêche, mais également les deux grands parcs nationaux du pays. Avec l’augmentation du niveau de l’océan, d’une part, et compte tenu de la topographie du littoral, d’autre part, les zones côtières sont sensiblement vulnérables aux risques d’incursions marines et d’inondations ainsi qu’aux phénomènes climatiques extrêmes, notent les spécialistes. « A cet effet, les catastrophes climatiques qui toucheraient la zone côtière affecteront la croissance économique de la Mauritanie, pays où le littoral représente à la fois un écosystème singulier et le principal pôle de développement économique. Sur un autre plan, les risques d’ensablement des villes et villages, cumulés aux sécheresses, induisent la concentration des populations autour des zones humides, l’atomisation des établissements humains le long des axes routiers et le développement de l’exode rural vers les grandes villes ».
A l'échelle planétaire, devant la déforestation rapide et la pollution industrielle et leur corollaire l'augmentation du taux de gaz carbonique dans l'atmosphère, non nombre de spécialistes s'attendent à un réchauffement climatique. Ce qui pourra entrainer la fonte partielle des glaciers et calottes polaires et, par voie de conséquence, le relèvement du niveau général des mers, avec toutes les conséquences qui peuvent s'en suivre pour les régions basses bordières des océans et des mers. 
Les dépenses climatiques dans l’adaptation
L’Etat Mauritanien consent d’énormes moyens pour juguler les impacts des sécheresses et ce depuis les années 70. Ceux-ci ont été largement renforcés à partir de 2010 prenant la forme d’un mécanisme de financement régulier pour l’adaptation au changement climatique, estime une source du ministère mauritanien de l'Environnement et du Développement Durable.
Dans le domaine de la protection de la nature, plus de 20 projets et programmes de protection et de restauration de la nature ont été mis en œuvre entre 1975 et 2008, relayés depuis 2010 par des programmes ambitieux d’adaptation au changement climatique. « Il s’agit essentiellement d’initiatives de lutte contre l’ensablement, de reboisement, de gestion et protection des ressources naturelles et de conservation de la biodiversité. Le coût global cumulé est évalué à environ 100 millions de dollars US », estime-t-on. 
Mamadou THIAM

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