jeudi 5 novembre 2015

Conférence de Paris sur le climat : La composition des délégations africaines en question

La Conférence de Paris sur le climat revêt plusieurs enjeux pour le continent noir. Mais comme lors des précédentes rencontres, la ville lumière verra beaucoup de touristes africains au détriment d’une masse de négociateurs et d’acteurs qui luttent contre le réchauffement de la planète.



L’Institut Panos a organisé une réunion à l’intention des journalistes le 15 octobre dernier. 
L’objectif était de partager avec les professionnels des médias l’atmosphère dans laquelle se déroule une rencontre de la dimension de la Conférence de Paris sur le climat. L’échange entre les experts et les journalistes a permis de mieux saisir les nouveaux enjeux, d’avoir une idée sur les sujets qui risqueront de focaliser des discussions. 

L’occasion a été saisie par certains intervenants pour dresser le profil peu enviable des délégations africaines. « Certains pays arrivent avec une délégation de plus de 500 personnes. Ce sont des pays qui se préparent aux négociations. Leurs négociateurs se relaient. Ils travaillent à feu continu. Ce n’est pas le cas pour les pays africains. Certains membres des délégations se rendent à ces rencontres avec des agendas personnels. Ils vont pour le tourisme », analyse Baba Dramé qui travaille sur l’économie verte au Bit.
Au fil des conférences depuis Rio, la composition des délégations fait l’objet de discussion. Mais personne, sinon peu de personne, osait parler à voix haute de la composition des délégations africaines. L’histoire risque de se répéter à Paris surtout que la Cop 21 se tient en décembre, un mois durant lequel beaucoup profitent pour prendre leurs congés. La tour Eiffel verra à coup sûr des touristiques africains au détriment des vrais défenseurs des intérêts de l’Afrique lors des négociations sur le climat. 
 Pour l’expert en leadership et négociations internationales, Mass Lô, ancien secrétaire exécutif d’Enda Tiers Monde, il nous faut une participation de qualité. « Nous n’avons pas besoin d’avoir beaucoup de négociateurs sur place. Ceux qui y seront doivent échanger avec ceux qui n’ont pas effectué le déplacement », suggère-t-il. Dans son intervention, l’enseignant-chercheur au département de Physique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Pr Amadou Thierno Gaye, a évoqué l’absence d’un dispositif efficace pour prévoir les phénomènes climatiques, comme la houle de tempête qui avait récemment balayé les côtes sénégalaises.
 Pour sa part, le Pr Boubacar Fall de l’Ucad pose le problème d’organisation institutionnelle pour l’utilisation des fonds qui seront affectés à l’Afrique pour la mise en place de stratégies d’atténuation et d’adaptation. Il a aussi rappelé, en dépit d’une prise de conscience des autorités des pays d’Afrique, que 86 % des projets d’adaptation au changement climatique sont financés par des partenaires.
Le Soleil

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